CARTE BLANCHE A Claude Robbino (1955-1973)

 

        L'année 2004 marque un évènement majeur dans la vie de notre Oeuvre. Cette Oeuvre qui nous donna la chance de vivre ensemble une " certaine façon de prier et de jouer", des aventures de toutes sortes: camps, colonies, congrès, ainsi que la recherche de notre foi dans certaines discussions acharnées, sans oublier les chants autour d'un feu de bois lors de magnifiques veillées.
       Le grand cahier de présence, passage obligé en arrivant à l'Oeuvre le dimanche et l'après midi bien sûr. Un cahier qui me paraissait très très grand, sûrement aussi grand que le cahier de St Pierre pour l'accès au paradis.
       Le claquoir qui, dans la chapelle, aux ordres du supérieur de l'œuvre, scandait le passage de la station debout, à la station assise, facilitant grandement l'ordre de la cérémonie.
      La distribution des charges, véritable moment fort, qui vous catapultait, un dimanche matin, de simple servant de messe à 1er sacristain et pour certains, après avoir gravi tous les échelons, " supérieur de l'œuvre "; une énorme responsabilité lorsque l'on est encore jeune, mais quelle fierté!
      Les compagnies, avec fanions et étendards, qui vous donnaient l'envie de vous battre et de gagner pour elle. Par contre, pour ce qui était du vestiaire, nous étions nombreux à l'époque, la surface était assez réduite mais qu'importe en se changeant, on refaisait le match.
     Je n'oublierai jamais aussi les pièces de théâtre ainsi que notre metteur en scène et souffleur passionné -inutile de le nommer- pour qui j'ai une tendre pensée. Ces quelques pièces de théâtre, jouées dans l'année, sans oublier la "pastorale", faisaient grandir notre personnalité. Nous avions un public difficile, mais conquis bien avant le début de la séance; encore une bonne occasion aux anciens de l'œuvre de se rencontrer. Je peux difficilement me plaindre à ce sujet; les sorties et diverses rencontres d'anciens restent pour moi un souvenir de vrais moments de bonheur; les parties de pétanque, le ramassage d'oursins et de moules à Ensues, le pique-nique dans la pinède de la Couronne, les week-end de ski et……..un certain voyage en Italie qui marquera ma vie.        
         
        Mais les plus grands et plus beaux souvenirs resteront toujours les mois de colonies de vacances à St Agrève
Il me semble revoir le car qui devait nous emmener de Marseille à la colonie. Nous le chargions la veille du départ. Le volume de bagages était impressionnant. Je revois le rassemblement avec la corne dans la cour de l'œuvre avant le départ, le premier arrêt à Lamanon et la montée du col des Fans entre Valence et St Agrève. Heureusement, la Sainte Vierge installée sur son rocher au-dessus de l'Eyrieux était là pour nous attendre et surtout nous protéger pendant tout le voyage; quelle épopée!
       J'ai souvenir de la prière du matin et du soir dans la petite et belle chapelle de la colonie. Il y avait aussi les jeux dans le bois Montgros avec les myrtilles et les guêpes qui venaient quelques fois perturber la partie de guerre aux sifflets.
      Je me souviens des dimanches de fête, notamment celui du 15 août, fête de la Sainte Vierge, avec le réveil en musique, le matin, et la procession, l'après midi, avec tout le village.
     C'est à la colonie que je pris goût à la marche. Nous en faisions chaque semaine: le château de Rochebonne, Le Chambon en passant par Mars (déjà à l'époque), La Louvesc, la descente de l'Eyrieux   avec une nuit mémorable au Cheylard dans une grange remplie de foin pour passer la nuit.   Ambiance garantie.

            Comment oublier tout cela?   Comment aussi remercier nos parents, anciens et Pères de jeunesse, qui nous ont donnés la chance de vivre dans une communauté telle que la nôtre, de nous avoir donnés une éducation et de nous avoir appris à être heureux ensemble et ouverts aux autres.