Mes excurs.....       

 La route est dure sur la montagne
Mais nous allons pleins de courage
Dans l'ouragan,
Nos coeurs qui chantent,
Sont délivrés de leur tourments.
Dans l'ouragan,
Nos coeurs qui chantent,
S'enivrent de joie et de vent

Sur les monts (bis)
Tout puissants (bis)
On entend (bis)
Que le vent (bis)
On ne voit (bis)
Que le ciel (bis)
On ne sent que le soleil
Au revoir (bis)
Au revoir (bis)
Nous allons chercher le vent.

  Elle a les joues et le front hâlés
Le ciel entier se mire en ses prunelles
Elle a les cheveux couleur de blé
Soleil et brise les ont fait boucler

Refrain :
Va d'un bon pas
Ne faiblis pas
La route est ta meilleure amie mon gars
(oui mon gars)
Va d'un bon pas,
Ne faiblis pas
C'est une amie comme il n'y en a pas
(oui mon gars)

Elle n'a pas toujours l'air joyeux
Elle est parfois lasse et mélancolique
Les vents ont déroulé ses cheveux
Et bien des pluies ont embué ses yeux

 

 

 

Au temps où l'automobile ne régnait pas en maitresse tyrannique, il faisait bon vivre ce qu'on appelait les " excurs " .
Sac au dos , chansons aux lèvres à nous les grands espaces , à nous la liberté . Que cela se passe sur des sentiers , à travers les forêts ou sur les routes d'été qui voyaient le goudron fondu exhaler une odeur enivrante .
Et j'en ai en mémoire, de ces excursions. !!
La plus ancienne pour moi remonte aux années de La Louvesc, c'est-à-dire entre 1946 et 1950. Nous étions partis de La Louvesc direction le sanctuaire de N.D d'Ay.

      


L'Ay est une petite rivière qui se jette dans le Rhône. Le sanctuaire se trouve sur la commune de St Romain d'Ay à quelques km de Satilleu.
La distance entre La Louvesc et N.D d'Ay est d'une quinzaine de km. Broutille pour une auto. Mais pour nos petites jambes c'était une vraie épreuve de fond. D'autant que le paysage, surtout à cette époque, a un côté sauvage qui fait penser à la chanson des Compagnons :les 3 cloches. (village au fond de la vallée comme égaré, presqu'ignoré…)
De cette journée je revois encore nos jeux dans la rivière, à patauger entre les rochers mais je ne revois pas trop comment nous nous étions rendus là. Si j'en parle c'est surtout pour présenter une image qui reste à ma mémoire .
Celle du Père Antoine, manches de la soutane retroussées, brassant à pleine mains la salade de pommes de terre dans une immense marmite .

 


Autre souvenir aussi l'excur qui nous avait menés de La Louvesc vers un petit village qui s'appelait ,je crois, quelque chose comme Vedrines ou Verines. Je n'ai pas réussi à le retrouver sur la carte . Tant de villages sont morts ou ont été phagocytés par une commune plus importante (exemple: Lichessol par St St Agrève). Ce jour là, le prêtre du village nous avait fait un petit discours de bienvenue qui se terminait par " A Vedrine, comme au paradis terrestre, les pommes sont toujours interdites " . Ceci pour nous mettre en garde contre la tentation de nous servir sur les pommiers des vergers du lieu . Alors obéissants, nous nous sommes repus de cerises sèches tombées à terre. La cueillette de ces fruits abandonnés n'étant pas interdites
Sur le chemin du retour un orage nous arrosera copieusemnt et j'ai en tête une image de courses à travers bois pour rentrer à la colo.
Plus précis sont mes souvenirs des excurs au temps du Père Frescura . Notamment en 1953 avec à la baguette Mr Serge ,instit du cm2 à l'école de St Mauront. Il avait organisé 4 itinéraires pour aller de la colo de St-Agrève au Chambon . Petite balade d'une dizaine de km par la D120, un peu plus ou un peu moins selon que l'on passe par le petit village de Mars ou par les autres chemins. Quatre équipes d'une dizaine d'enfants dont le plus âgé (moi) a 14 ans et le plus jeune 9 ans, lâchées en liberté sur ces routes d'Ardèche .. A chacune son itinéraire.
Dans le sac " tyrolien " comme on disait, une partie du repas de midi. Pas de mono, pas d'adulte avec nous . Juste les consignes pour s'orienter Une carte, une boussole, et le plein soleil. Mr Serge nous avait attribué l'itinéraire le plus court (c'est ce qu'il nous a dit à notre arrivée) mais l'ambiance, la griserie de ce sentiment de liberté, notre insouciance , ont fait que nous avons manqué le carrefour vers Mars . Et plus nous avancions, plus nous trouvions que le chemin était long et de plus en plus long.
Finalement Le Chambon nous est apparu en contrebas d'un vallon . Mais il a fallu encore traverser tout le village, puisqu'on était arrivé au côté opposé où il était prévu que nous arriverions .
La réception par Mr Serge et le Père Frescura fut un mélange de reproche et de plaisanteries sur notre maladresse qui cachait mal l'inquiétude qui avait du être la leur . Ce que je n'ai compris que bien plus tard quand, responsable à mon tour, je me trouvais pris entre deux sentiments : la volonté d'accorder une certaine autonomie et le risque que cela comportait .
Mes ainés m'avaient montré le chemin. Ils m'avaient appris à ne pas craindre l'un, pour ne pas abandonner l'autre .



Mr Serge avant le lever des couleurs en 1953 à St Agrève

 

A suivre ...si ça vous intéresse

 

 

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