Ils partirent divisés…
arrivèrent unifiés.
L'histoire que raconte la Pastorale est un peu notre histoire
à tous. Ce village provençal qui se met en route
vers Bethléem pour voir l'enfant nouveau-né est
marqué par les divisions que la vie fait naître,
du vieux couple qui se chamaille aux jeunes et anciens qui ne
s'écoutent pas, de l'idiot du village dont on rit au meunier
dont on plaisante la surdité, du rémouleur habité
par la bouteille au berger qui passe son temps en chansons…
sans oublier le Boumian qui semble ne vivre que pour la rapine
! Et pourtant progressivement la solidarité grandit entre
eux . Poussés par ce désir de voir l'enfant-Dieu
et malgré les tentatives de les en détourner, ils
arriveront après bien des aventures, transformés
à l'étable de la crèche. Le rire provoqué
par la faconde marseillaise aplanira bien des difficultés.
Notre groupe aussi fait l'expérience de cette diversité
qui n'empêche pas l'unité. De 6 à plus de
80 ans, aux origines aussi diverses que de Wallis et Futuna à
l'Italie, du Cap-Vert à Mayotte, de Pondichery au Mali,
de Guinée-Bisaü à… la France ! Mais nous
avons tous en commun : SAINT-MAURONT. C'est sur la butte de ce
quartier, dans le théâtre de l'œuvre, que depuis
plus de 80 ans nous jouons avec joie la Pastorale d'Audibert en
Français et en Provençal, qui, l'espace d'une soirée,
devient notre langue commune.
A saint Mauront rien ne nous arrête! C'est ce que me disait un ancien de l'oeuvre (et ancien élève de votre serviteur dans les années 60). Et c'est vrai que cette année il a fallu en faire des acrobaties pour que la Pastorale se déroule normalement. Des acrobaties, des astuces, du courage, du culot; oui, il a fallu un peu (et même beaucoup) de tout ça . Je me suis même demandé en découvrant les écueils de cette édition 2014,si un ange farceur ou quelque diable têtu ne s'amusait pas à semer quelques peaux de bananes sur le chemin de notre pastorale juste pour le plaisir de voir comment les problèmes allaient être résolus... et ils le sont toujours, car A saint Mauront rien ne nous arrête!
