J'étais un des enfants de l'uvre à l'époque où le père Mario DEL MAGGIO était père de jeunesse à Saint-Mauront. Pourtant les évènements de la vie familiale et des malentendus ont décidé que je ne sois pas un des grands qui ont entouré et enraciné leur vie d'adulte dans sa pastorale.
Cependant j'ai été, bien qu'éloigné, bénéficiaire des joies de sa présence à Saint-Mauront à travers les effets de l'activité de l'uvre sur le quartier et par ma relation avec les anciens de cette période avec qui je suis toujours resté en lien.
Aujourd'hui il est peu être difficile d'imaginer l'audace et l'importance que représentait pour toute la population, l'organisation annuelle de la kermesse et les tournois de foot-ball de l'uvre .
Personne n'était capable d'organiser de telles manifestations publiques qui exerçaient sur les jeunes des quartiers, qui venaient des quatre coins l'arrondissement, un attrait majeur. La compétition avait acquis à leur yeux du prestige.
Enfant, je me souviens, le père Mario avait un abord impressionnant, car l'homme était athlétique, énergique et avait une autorité puissante qui se dégageait de sa stature volontaire. Très affairé car engagé dans l'organisation d'une multitude de projets, c'est lui qui dirigeait et conseillait les grands qui avaient en charge le fonctionnement de l'oeuvre. Trop jeune, je ne pouvais pas attirer son attention sauf si à l'occasion mon comportement exigeait un rappel à la règle qu'un grand n'avait pas pu lui même me donner . Car bien qu'il leur faisait confiance son regard semblait tout voir et témoignait de son souci obsédant que la sécurité de nos chères personnes ne soit inquiétée par aucune menace.
C'est à l'occasion du catéchisme que le père apparaissait, pour nous les plus jeunes, détendu et que nous pouvions alors découvrir sa tendresse d'homme et sa passion du Christ. Il aimait parler de Jésus, nous faire côtoyer l'homme, nous faire découvrir sa personnalité divine et la profondeur de l'amour que le fils de Dieu portait à tous les hommes.
Plus tard j'ai continué à découvrir le père Mario à travers les grands qui avaient participé à l'aventure de l'oeuvre de Saint-Mauront dans les années 70. Ils étaient devenus des adultes et j'ai pas eu du mal à m'attacher à eux et à leurs histoires vécues avec le père Mario.
Leurs récits comme leurs attitudes ont toujours témoigné de ce qu'ils avaient reçu de l'éducateur rayonnant par sa créativité, son enthousiasme et son engagement comme père de jeunesse.
Plus tard, j'ai de nouveau rencontré le père Mario devenu curé de la paroisse des Olives. Les années étaient passées et il n'avait plus sa puissance physique mais avait gagné en sérénité. Par contre son charisme était intact et exerçait le même effet ; on l'entourait toujours et on écoutait ses histoires.
Le jeune Mario DEL MAGGIO issu des quartiers populaires comme nous a croisé le regard du Seigneur et ne l'a plus quitté, acceptant de tout quitter, pour le suivre. Sur les chemins que le Christ a choisis pour lui, l'uvre Paul HAVA fut durant une douzaine d'année une étape. Qu'il me soit permis avec mes amis de Saint-Mauront d'exprimer ma reconnaissance, de remercier la congrégation des pères de TIMON-DAVID et de rendre Grâce à Dieu pour la présence du père Mario parmi nous.