Lettre aux famillesce 27 octobre 2006

                Prosper se désolait chaque année en voyant les feuilles de son arbre qui tombaient, ainsi commençait pour lui une période de profond abattement. Rien n'y faisait, ni l'arrosage régulier qu'il prodiguait à son arbre, ni le travail de la terre qu'il retournait profondément, ni le fumier ou le composte dont il enrichissait le sol... inexorablement les feuilles tombaient toutes les unes après les autres.
              Quand arriva le printemps, de belles pousses vertes apparurent sur l'arbre de Prosper, elles firent la joie de toute sa famille et du voisinage. Mais Prosper pensait avec nostalgie à ses feuilles qui n'étaient plus là. Il en arrivait même à se plaindre de ces nouvelles branches qui modifiaient la forme de son arbre. Prosper se mit alors à retirer toutes ces jeunes poussent qui apparaissaient car, disait-il, " elles prennent la place des feuilles mortes qu'elles ont fait tomber ".
               Cette année-là, Prosper ne vit plus les feuilles tomber de son arbre... l'arbre était mort.
Il avait simplement oublié que chaque année les nouvelles feuilles sont le fruit de la sève qui monte mais que ce sont aussi elles qui permettent à l'arbre de vivre car l'arbre ne vit que pour donner de nouvelles branches et de nouvelles feuilles ! On n'arrête pas la vie on la reçoit !
                  Nous pouvons, comme Prosper, être perturbé par l'arbre de notre monde et les changements qui s'y réalisent, c'est au moins le signe que nous vivons bien là !
                 A l'image de ce que nous montre le Christ, accueillons ce monde, accueillons notre jeunesse en découvrant ces forces de vie dont elles sont porteuses... même si elles modifient l'arbre sur lequel nous vivons. L'oeuvre de 2006 ne vit plus comme en 1904 à sa fondation... elle reste quand même ... " L'œuvre "
Je vous livre les premiers mots de notre nouvel archevêque lorsde son arrivée à Marseille :

" Je m'efforce de mettre en valeur ce qui est en train de naître plutôt que ce qui est en train de mourir (... ].Je suis bien placé pour voir que dans notre Eglise, aujourd'hui, de belles choses se vivent. Elles n'ont peut-être pas l'éclat que l'on voudrait ou que l'on a connu. Mais je vois des signes d'espérance. "